ENSA: RISQUE D’ANNÉE BLANCHE POUR LES ÉLÈVES INGÉNIEURS
Les élèves ingénieurs de l’ENSA ne décolèrent pas. Ils promettent de poursuivre leur boycott de la rentrée universitaire et de recourir à tous les moyens de protestation possibles pour que le ministère de tutelle annule le décret intégrant l’ENSA aux écoles polytechniques.
La grogne des élèves ingénieurs n’est pas près de s’estomper. Ils se plaignent, en effet, du décret du ministre sortant de l’Enseignement supérieur, décret qui prévoit l’intégration des écoles nationales des sciences appliquées (ENSA) aux écoles polytechniques.
Al Akhbar, dans son édition du mercredi 12 octobre, rapporte que les élèves ingénieurs de ces écoles ont constitué une Coordination nationale des étudiants de l’ENSA pour mieux défendre leur position, promettant de recourir à toutes les formes possibles de protestation pour annuler ce décret. Ils poursuivent, par ailleurs, leur boycott de la rentrée universitaire et comptent bien le prolonger jusqu’à ce que leurs doléances soient entendues. Le programme annoncé des protestations prévoit également l’organisation de plusieurs sit-in devant diverses universités du royaume, avant une grande manifestation nationale.
Les élèves ingénieurs insistent, comme le souligne Al Akhbar, sur la nécessité d’exclure l’ENSA du champ d’application du décret et de prévoir une réforme de fond de ces écoles afin de mieux répondre aux besoins des étudiants. Une source auprès de la coordination nationale explique au journal que le fameux décret ne sert pas les intérêts des élèves ingénieurs, et ce principalement pour deux raisons. La première tient au fait que la formation, dans les écoles de l’ENSA, est totalement différente de la formation au sein des facultés des sciences et techniques. Aussi, rassembler le tout sous la même enseigne serait illogique. La deuxième raison relève de la qualité du diplôme obtenu à la fin de la formation. Au vu des dispositions prévues dans le nouveau décret, les élèves ingénieurs se verront remettre un diplôme de l’école polytechnique au lieu d’un diplôme d’ingénieur de l’ENSA. Ceci serait, selon les élèves protestataires, dévalorisant, dans le sens où l’ENSA a pu se construire une réputation au fil des ans.